7 septembre 2011

You.




D'un coup d'un seul,  je vis ses yeux. Nous étions dans le noir, mais je distingue bien dans le noir. Et ses yeux brillaient tellement, comme des planètes en éruption. Nous marchions au gré de la Seine capricieuse, tout n'était qu'utopie, puis désir, puis convoitise, puis folie, puis recommencement. Un mélange de sensations inédites me pris à la gorge. Je me sentis mal, m'arrêtais. Jamais, jamais mes sens ne m'avaient aussi insolemment trompé. Je m'accrochais au mur d'un vieil immeuble parisien, essayais de respirer calmement, de me cramponner à la vie que je voyais passer. Ses yeux ardents m'enveloppaient. Plus il se rapprochait de ma personne essoufflée, plus je voulais qu'il reste loin. Personne n'avait le droit de me renverser, surtout de bouleverser mon âme torturée de manière si naturelle. Personne. J'avais déjà trop donné, ou m'avait -on trop pris, je ne sais plus. Je me repris, patiemment. Je devenais folle. Mon visage reflétait les couleurs de l'arc-en-ciel. Mes sensations nageaient dans un océan de sentiments novices.  Mon ventre tombait dans le néant. Je ne me sentais plus. 

D'un coup fatal, je vis ses yeux rieurs. Puis, j'ai vu sa bouche, ses dents éclatantes. Je me reculais, parce que j'essaye de prendre du recul. Et je le vis, entier, complet, accompli. Il était beau. Trop peut-être. Je ne trouvais plus la sortie de mes sentiments. Je ne pouvais plus superficiellement m'échapper. J'étais prisonnière de la lumière irradiante qui émanait de son corps chaud. Esclaves de sensations incontrôlables qui envahirent impoliment mon coeur, je décidais de lâcher prise. 

D'un coup espiègle, je contemplais ses yeux uniques. Et je compris. je compris pourquoi je m'étais sentie si chétive. Si destructible. Si pâle. Et pourtant si saturée d'énergie. 
Je compris. 

J'étais amoureuse. 

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